La Fragrance
Ce que dit la légende : " Je vais pleurer, pleurer, faisons comme les oiseaux ô mon bien-aimé, iâaqqub appelle, et je l'appelle." "D'un bout à l'autre des montagnes d'Imilchil, Tislit envoyait ces vers devenus célèbres, à son amant qui leur répondait par des vers non moins pathétiques. Célèbre? plutôt légendaire car les deux versets font référence à la culture amazighe du Moyen Atlas (Maroc), dans une légende qui dit à peu près ceci : "Il était une fois deux amoureux qui faisaient la une des journaux pour leur merveilleuse idylle, mais le dieu de l'amour, indigné par une violation indescriptible des règles, après les avoir transformés en oiseaux, décida que les deux amoureux vivraient dans la même forêt sans jamais se voir. " Ainsi commença le calvaire de ceux qui sont devenus une réalité pour les peuples du moyen Atlas : tout le monde ici vous dira, la nuit, les beaux cris qui suivent, vous l'entendez clairement : " yaakoub " puis " ishaak " sont ceux de les amants maudits. Ils s'appellent et s'approchent lentement les uns des autres jusqu'à, disent-ils, occuper le même arbre. A ce moment-là, craignant de crier en même temps et de ne pas s'entendre, ils se taisent tous deux à la fois, et un lourd silence enveloppe la forêt. à ce point, le cœur tordu, les femmes et les hommes qui connaissent et croient à l'amouront jusqu'aux larmes. tout le monde plaint ces maudits amours sans raison apparente. « Ah, si l'un d'eux pouvait enfin crier ! se désole le pays. » Des amoureux qui attendent, attendent, avec des soupirs et une envie de revoir enfin l'aimé, en vain, le désespoir, la lassitude mais surtout l'envie de recommencer les prend tous les deux à la fois : ils volent chacun dans une direction et quelques kilomètres plus loin, ils repose sur la cime du cèdre, d'un chêne, d'un pistache sauvage, de n'importe quel arbre. puis l'épreuve de l'absence, la nostalgie, la douleur se met à crier, ""iâakououb"" ""ishaaaak""... Depuis l'Antiquité, ce cycle se produit chaque nuit dans le Moyen Atlas, notamment lors des longues nuits d'hiver et de printemps. Il semblerait que les deux oiseaux n’aiment pas l’été pour des raisons encore inconnues. C'est en souvenir de ce renouvellement constant, que Tislit envoie ces vers à Isli.